Du refrain « C’est la chenille qui redémarre » inventé par La Bande à Basile à Vincent Piguet, il n’y a qu’un pas. Ce Parisien de 50 ans a pulvérisé lundi 12 juin 2023, avec 3 939 autres personnes, le record de la plus longue chenille humaine du monde. Il a même lancé son école il y a un an pour dépoussiérer cette danse festive devenue culte. Avec l’ambition d’en faire une discipline sportive. Rencontre.
Il peut le dire, il détient un record du monde. « Une fierté », souffle d’entrée Vincent Piguet. Lundi 12 juin 2023, il a participé à Rouen (Seine-Maritime), avec 3 939 autres personnes, à la plus longue chenille humaine du monde. Le précédent record appartenait à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) et avait été réalisé en 2022 lors du festival Art Rock (1 338 personnes). « Mon objectif n’était pas de piquer le record aux Bretons, mais de passer un bon moment », rigole l’homme de 50 ans, qui avait été le premier à s’élancer. Tout sauf un hasard pour celui qui, en plus d’être comédien et auteur dans la vie, est « chenilliste » professionnel et directeur de la Chenille School Academy à Paris.
« Ce projet d’école est né lors du confinement, se souvient Vincent Piguet, qui a toujours eu une passion pour la célèbre chanson de La Bande à Basile, sortie en 1977, et la danse qui lui est associée. Pendant cette période, j’ai eu une révélation. On n’avait pas le droit de sortir, de se toucher. Mais tout le monde n’avait qu’une envie : s’amuser. »
« Les techniques de la queuleuleu avec des chorégraphies plus ambitieuses »
Alors, l’humoriste prendra son mal en patience, sans perdre de vue son objectif des mois à venir. « Créer un nouveau sport », raconte-t-il. Et pour y arriver, quoi de mieux qu’une école ? « J’ai loué une salle dans le XIIe arrondissement à Paris, et j’y propose depuis 2022 des cours gratuits, chaque mardi, à 19 h », poursuit-il. Aujourd’hui, sa Chenille School Academy compte 29 licenciés et l’objectif n’est évidemment pas de reproduire « La chenille qui redémarre ». Mais de faire ce qu’il appelle « la chenille synchronisée ».
Le principe ? « Respecter les techniques de la queuleuleu, se tenir par la taille ou les épaules, et y ajouter des chorégraphies les plus ambitieuses possible », assure Vincent Piguet. Cette danse sportive se pratique en équipe de huit chenillistes et s’avère, comme il l’a écrit sur le flyer de son école, « plus physique que la zumba et aussi technique que la natation synchronisée. L’essentiel est de ne jamais se quitter, d’être toujours en contact. On peut se lâcher pendant deux secondes, mais pas plus ».
Les mollets mis à rude épreuve, le cœur qui s’emballe
Lors de ses leçons, le professeur commence toujours par un échauffement. Ensuite, il imagine des danses qui « font travailler tout le corps », sur des musiques modernes le plus souvent. « Les mollets souffrent parfois, avoue-t-il. Mais c’est aussi bon pour le cardio. » Si certains disent que « la chenille » est aujourd’hui ringarde, lui la considère comme intergénérationnelle et fédératrice. « Elle rassemble et fait délirer tous les âges, que ce soit au premier, deuxième ou troisième degré, et véhicule plein de belles valeurs. Il n’y a pas besoin de savoir danser. Il n’y a pas de religion, pas de politique. Elle intègre tout le monde, et sans jugement », constate Vincent Piguet.
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